[…] et Alternative Police se sont révoltés face à ces annonces, et estiment que les forces de l’ordre sont considérées comme “de la chair à canon”.
SYNDICATS POLICIERS - Le “dégoût” et la colère. Certains syndicats policiers ne digèrent pas les propos tenus par Christophe Castaner, lundi 8 juin, sur les forces de l’ordre. Sur les réseaux sociaux, quelques-uns d’entre eux appellent même à ne plus faire d’arrestations risquées et d’arrêter d’aller “au casse-pipe”, puisque la "tolérance zéro" leur esst désormais appliquée.
Le ministre de l’Intérieur a en effet prôné lundi une “tolérance zéro” du racisme dans les forces de l’ordre, dont la suspension sera “systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré” en la matière. En 2019, “une trentaine d’enquêtes judiciaires ont été engagées contre des policiers sur des propos racistes”, a-t-il indiqué plus tard sur BFMTV. Christophe Castaner a aussi annoncé l’abandon de la méthode d’interpellation policière controversée de la "prise par le cou", dite de l'étranglement.
[…] Sur les réseaux sociaux, les syndicats policiers dont Alternative Police se sont révoltés face à ces annonces, arguant que les forces de l’ordre sont considérées comme “de la chair à canon”. Encore plus, selon eux, depuis la crise sanitaire où le port du masque ne leur a pas été conseillé. Le manque de soutien de la part du ministre de l’Intérieur est également pointé du doigt, au vu des tensions actuelles et notamment depuis la sortie de la chanteuse Camélia Jordana sur le danger que représenteraient les policiers et qui n’a pas été l’objet de poursuites judiciaires.
Face aux accusations de violences policières et de racisme, ces syndicats appellent les policiers à ne plus procéder aux interpellations à risque, lorsque le suspect oppose une résistance, et demandent à ce que les agents soient munis de caméras individuelles. Ils conseillent également de déposer plainte “pour tout outrage ou menace”, car “tout doit être judiciarisé”.
Le syndicat préconise également :
- De quitter tout lieu d’intervention potentiellement dangereux
- De faire valoir leur droit de retrait
- De rédiger une main courante ou un rapport pour signaler leur incapacité de travailler en toute sécurité
- De refuser toute mission de maintien de l’ordre s’ils n’ont pas eu la formation ou le matériel requis.
[…] “Alternative Police tient à faire part du dégoût le plus profond des policiers qui, dès les annonces ministérielles, ont fait part de leur plus grande colère. Alternative Police prend acte de la prise de position du gouvernement et du Président de la République contre leurs policiers. Depuis 2015, les policiers sont sur tous les fronts et à chaque fois la réponse politique a toujours été de donner raison aux détracteurs et aux antiflics habituels”, peut-on lire dans le communiqué du syndicat.
“Alternative Police accompagnera tout policier qui souhaite déposer plainte contre le ministère de l’intérieur pour toute décision de suspension contraire au droit !”
...] selon des informations duParisien, l’utilisation par la police de ce pistolet est bel est bien envisagé par le ministère pour compenser la disparition de cette technique d’interpellation. “C’est la corrélation obligatoire, assure une source proche du dossier au Parisien. On est obligé de donner aux policiers un moyen de compenser.” L’annonce doit être faite jeudi et vendredi aux syndicats de police selon le quotidien.
Edouard Philippe a cherché ce mardi à calmer la polémique qui enfle en appelant au “respect et à la confiance” vis-à-vis de la police, mais aussi à “l’exigence”. Le Premier ministre a passé la matinée à Évry (Essonne), une ville populaire au sud de Paris, ancien fief électoral de Manuel Valls, où il a d’abord rencontré des policiers au commissariat. Il a reconnu que certains policiers avaient fait part de “leur émotion et parfois de leur incompréhension devant un certain nombre de critiques dont ils sont l’objet”.