Alternative Police CFDT prend acte des déclarations du ministre de l’intérieur, Gérald DARMANIN, à l’occasion de son audition parlementaire à propos de la suppression des congés des policiers et le redéploiement provisoire des forces de sécurité dans le cadre de la sécurité des Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
Alternative Police CFDT réfute tout d’abord le fait que les policiers auraient été informés de la suppression de leurs congés annuels sur une période de près de 3 mois.
Alternative Police CFDT précise que les déclarations du Ministre, même s’il en a les prérogatives, ne se substituent pas à l’obligation pour son administration de notifier par écrit des instructions claires et précises. En outre, il ne saurait être question de ne pas respecter les dispositions règlementaires fixées par l’APORTT (arrêté portant organisation relative au temps de travail dans la police nationale) en matière de repos et de droits à congés des policiers.
Alternative Police CFDT alerte aussi le ministre de l’intérieur sur les conséquences d’une telle mesure sur la vie de famille des policiers qui ne comptent plus leur mobilisation depuis les attentats de 2015, les gilets jaunes, la pandémie de la COVID et les différents mouvements sociaux entre autres.
Alternative Police CFDT demande donc au ministre de l’intérieur d’organiser dès 2023 un appel à volontariat pour participer à la sécurité des JO 2024. Préalablement à cet appel, un cycle de concertation devra avoir lieu avec les organisations syndicales de la police nationale afin de déterminer les justes compensations financières et de repos pour les personnels qui seront mobilisés.
A ce titre, Alternative Police CFDT demande un budget complémentaire et exceptionnel pour rétribuer les policiers qui pourrait prendre la forme d’une indemnité journalière d’absence temporaire (IJAT) habituellement alloué aux CRS dans le cadre de leurs déplacements.
Alternative Police CFDT précise également que les dizaines de milliers de réservistes de la police et de la gendarmerie peuvent aussi compenser en partie la mobilisation des policiers et que leur période maximale d’activité annuelle de 90 jours doit être bloquée pour cet évènement majeur.
Alternative Police CFDT ne saurait accepter que la LOPMI, actuellement en débat au Parlement, et le protocole d’accords catégoriel de la police nationale acté le 2 mars 2022, Alternative Police n’est pas signataire, ne saurait être l’argument justifiant la mobilisation des policiers.
Enfin, Alternative Police CFDT met en garde sur le transfert « provisoire » de missions entre police et gendarmerie à l’occasion des JO 2024 avec des policiers des villes de province engagés sur Paris et des gendarmes en lieu et place des policiers dans ces villes.
Cette annonce, au moment où la LOPMI prévoit la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie, ressemble plus à un test de redéploiement police/gendarmerie qui ne dit pas son nom mais qui pourrait servir de laboratoire à une future réforme de redistribution territoriale entre les forces de sécurité.
Alternative Police CFDT prévient qu’il n’est pas question d’en accepter le principe et rappelle que les gendarmes, en tant que force militaire, sont mobilisables sur des théâtres d’intervention intérieurs comme extérieurs à notre pays et qu’ils peuvent donc légitimement être mobilisés, comme les policiers, sur Paris pour assurer la sécurité des JO.
Alternative Police CFDT attend l’ouverture de discussions avec le ministère de l’intérieur afin d’aborder sereinement l’organisation de cet évènement mondial qui se doit d’être à la hauteur des attentes mais pas au détriment des conditions de vie et de travail des policiers.
Alternative Police CFDT restera particulièrement attentif aux orientations prises avant, pendant et après les JO 2024 et saura utilement mobiliser si nécessaire.