Intervention de Denis JACOB, Secrétaire Général dans l'émission "Les Vraies Voix" sur Sud radio
Cette semaine, des CRS ont reçu des lettres de menaces à leur domicile. Les syndicats de police s'insurgent face à cet acte qui "franchit un nouveau cap dans la violence" et réclament une meilleure anonymisation des fonctionnaires."A partir de maintenant, ce sera œil pour œil."
Cette semaine, une dizaine de membres de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ont reçu des lettres de menaces à leur domicile. Dans ces courriers signés ACAB ("All cops are bastards", un acronyme signifiant "Tous les flics sont des salauds", ndlr), les auteurs menacent de s'en prendre aux proches des CRS: "Pour chaque citoyen blessé, ce sera un membre de la famille des forces de l'ordre qui subira les mêmes préjudices, et sans remords". Et d'avertir: "Pensez à vos familles que vous laissez seules les week-end.""L'un de nos syndiqués fait partie des destinataires de ces courriers.
C'est son épouse qui l'a ouvert… Vous imaginez le traumatisme pour cette femme qui ne fait même pas partie de la police", réagit auprès de BFMTV.com Denis Jacob, secrétaire général d'Alternative police.
Métier à risques
L'effroi et la colère se propagent dans les rangs des forces de l'ordre, touchées au cœur de leurs foyers. "En visant directement les familles, on monte encore d'un cran dans la violence. C'est particulièrement alarmant, c'est la première fois que de telles lettres sont envoyées", commente, atterré, Denis Jacob."Il faut que la haine anti-flic s'arrête"
Depuis l’attentat de Magnanville en 2016, où un couple de fonctionnaires a été assassiné à son domicile, l’anonymisation revient régulièrement dans les revendications des forces de l’ordre.
La loi de sécurité publique votée en 2017 permet déjà d'anonymiser les enquêteurs dans les procédures particulièrement dangereuses telles que le grand banditisme ou le terrorisme, mais les fonctionnaires réclament qu'elle soit étendue à tous les actes de procédure."La défense a accès aux dossiers d'instruction où figurent nos noms.
Il faut changer cela en nous inscrivant sous nos numéros de matricule, comme ça l'administration sait quel policier est en charge du dossier mais les parties n'ont pas notre identité", réclame Denis Jacob, du syndicat Alternative police.Il estime par ailleurs qu'"il y a une faille dans la protection des policiers car souvent, ceux qui s'en prennent à nous sont condamnés à des peines de sursis et les tribunaux ne considèrent pas ces attaques aux forces de l'ordre comme une circonstance aggravante.
Les décisions de justice ne sont pas assez dissuasives."A ce jour, quatre CRS ont porté plainte après la réception des lettres de menaces, donnant lieu à l'ouverture de quatre enquêtes dans des parquets distincts.