ALTERNATIVE Police CFDT dénonce avec force les propos de Jacques TOUBON, défenseur des droits, quant à la suppression du lanceur de balles de défense suite à plusieurs blessés recensés dans le cadre des mouvements des gilets jaunes. S’il est toujours regrettable de compter des blessés sur ce type d’évènements, la question doit avant tout se poser sur le contexte et les conditions dans lesquels s’effectuent les missions de maintien de l’ordre.
Aussi, ALTERNATIVE Police CFDT conseille à Monsieur TOUBON d’accompagner les forces de sécurité afin de constater par lui-même que l’usage du LBD se fait dans des conditions de violences extrêmes, jamais connues à ce jour, de la part de casseurs et de personnes radicalisées dont le seul objectif et de blesser voir de tuer des policiers et des gendarmes.
ALTERNATIVE Police CFDT invite le Défenseur des Droits à contextualiser l’usage de cette arme dans le cadre d’un maintien de l’ordre hors norme. En effet, le LBD, comme l’ensemble des moyens mis à la disposition des effectifs de police, sont habituellement utilisés dans le cadre d’un maintien de l’ordre à la française, c'est-à-dire contenir à distance les individus les plus virulents dans le cadre d’une manifestation préalablement organisée et déclarée.
Or, depuis deux mois, les forces de sécurité sont confrontées à des mouvements de contestation sans précédent, en dehors de toute règle ! Ainsi, le maintien de l’ordre a dû être adapté par une stratégie de contact qui, par voie de conséquence, ne peut obérer le risque de dommage collatéral humain.
De plus, afin de canaliser ces mouvements, les autorités ont déployé un nombre important d’effectifs au-delà même des compagnies républicaines de sécurité à travers les policiers issues de la sécurité publique non aguerris et non formés au maintien de l’ordre. La question de la formation de l’ensemble des forces de sécurité sur la base d’une doctrine de maintien commune à tous est centrale dans cette polémique autour du lanceur de balles de défense.
ALTERNATIVE Police CFDT précise que la question du LBD ne peut pas être remise en cause car il s’agit d’une alternative à l’usage de l’arme à feu notamment en situation de légitime défense. Par contre, les munitions sont peut-être à revoir dans leur calibrage de puissance à l’instar de ce qui se pratique dans certains pays d’Europe. De même, la nouvelle stratégie de maintien de l’ordre par un contact direct avec les manifestants impose aussi de doter les policiers de nouveaux moyens non létaux.
Depuis les violences à l’occasion des manifestations contre la loi « travail » de 2016, ALTERNATIVE Police CFDT demande la dotation d’armes de marquage par ADN synthétique, indélébile pendant plusieurs mois, qui permettraient, dans le cadre d’une enquête judiciaire, d’identifier, d’interpeller et de déférer à la justice les auteurs de violences et pourrait avoir avant tout un but dissuasif.
En tout état de cause, en l’état, le LBD à toute sa place comme arme non létale et les policiers ne sauraient être tenus responsables de l’inadaptation des moyens au contexte actuel d’extrême violence auquel ils ne peuvent répondre que par les équipements mis à leur disposition !