Bas-Rhin. Agressions, rodéos, drogue : la délinquance a-t-elle baissé ou augmenté en 2021 ?
Si les atteintes aux biens ont baissé en 2021 dans le Bas-Rhin par rapport à 2019, les atteintes aux personnes ont, elles augmenté. Voici les chiffres dans le détail.
La préfecture du Bas-Rhin a présenté, ce jeudi, son bilan de la sécurité en 2021. Si, comparativement à 2019, on observe une baisse des atteintes aux biens, les atteintes aux personnes ont, elles, augmenté.
La préfecture a également dressé un bilan de la lutte contre les stupéfiants et les rodéos, deux priorités affichées par sa représentante, Josiane Chevalier.
Tous les chiffres présentés dans le cadre de cet article concernent les zones police.
Une délinquance générale en baisse
Premier constat : « Nous constatons une baisse de la délinquance générale d’environ 1,5 % par rapport à 2019 », explique Laurent Tarasco, directeur de la sécurité publique (DDSP) du Bas-Rhin.
Il complète : « Avec un taux d’élucidation de 39 %, ce qui fait du Bas-Rhin l’un des départements [les plus performants] de France [en la matière] ».
Une baisse des atteintes aux biens…
Deuxième enseignement : la baisse des atteintes aux biens (vol, vandalisme, abus de confiance, escroquerie). En 2021, la préfecture a comptabilisé 4 763 destructions et dégradations volontaires, contre 5 394 en 2019. Sur la même période, les vols de véhicules sont stables : 797 en 2021, 799 en 2019.
Quant aux cambriolages, 2 251 étaient recensés en 2019, contre 1 680 en 2021.
… mais une hausse des atteintes aux personnes
A l’inverse, les atteintes aux personnes (infraction sexuelle, coups et blessures, violences conjugales, injure, apologie du terrorisme, incitation à la haine raciale, harcèlement…) sont en hausse dans le Bas-Rhin.
Ainsi, les atteintes volontaires à l’intégrité physique (infraction sexuelle, coups et blessures, violences conjugales) sont passées de 9 995 en 2019 à 10 960 en 2021. On observe également une hausse des violences intrafamiliales : 3 036 en 2019, contre 3 961 en 2021.
« La libération de la parole fait augmenter les déclarations », estime la préfecture lorsqu’il s’agit d’analyser ces hausses. Elle ajoute : « La formation des policiers et des gendarmes garantit une meilleure prise en compte de ces violences ».
[…] « Les violences intrafamiliales sont en augmentation parce que leur prise en compte est en hausse elle aussi », abonde Sylvain André, secrétaire zonal adjoint Alternative police CFDT Grand Est. « La prise en compte de ces infractions est devenue une priorité, de même que c’est devenu un sujet d’intérêt national », dit-il.
30 points de deals démantelés
En matière de lutte contre les stupéfiants, l’une des priorités affichées par la préfecture, « nous avons traité plus de 350 affaires de trafic, usage, revente et démantèlements divers en 2021, avons démantelé 30 points de deals et saisi, environ, 90 kilos de produits divers », détaille Laurent Tarasco.
Autre priorité affichée par la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier : la lutte contre les rodéos. « Nous avons mené 74 opérations en 2021 [soit une augmentation de +250% en 2019], 35 interpellations et avons saisi 35 engins », explique M. Tarasco.
Les syndicats saluent un effort sur les moyens humains et matériels.
Côté syndicats, quel bilan tire-t-on ?
Sylvain André se félicite lui aussi de ces « arrivées massives d’effectifs » et « remercie pleinement Mme Chevalier », ainsi que « certains parlementaires », pour leur volontarisme sur le sujet. « Cependant, le compte n’y est pas puisqu’au 15 janvier 2021, on était à -90 en termes d’effectifs et, qu’aujourd’hui, on est encore à -40 pour pallier les départs en retraite et les postes non pourvus ».
Des effectifs fatigués
Tous pointent la fatigue des effectifs.
[…] « L’année 2021 a encore été une année marquée par de nombreux événements tous les samedis, avec des rappels incessants d’effectifs », appuie M. André. « La crise sanitaire a aussi touché nos rangs : nous avons des collègues touchés par ce virus », souligne-t-il par ailleurs.