01 nov 2018
LYON/PARIS (Reuters) - Des violences et des échauffourées avec les forces de l'ordre ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi à l'occasion des festivités d'Halloween, entraînant l'interpellation d'une centaine de personnes, notamment en Seine-Saint-Denis et à Lyon.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait demandé à tous les préfets une "mobilisation renforcée" après la diffusion sur les réseaux sociaux d'appels à la "purge" contre des policiers, notamment dans l'Essonne.
"Halloween doit rester une fête, la purge, ce n'est pas une blague, la purge, c'est une menace", a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Paris en évoquant une "centaine d'interpellations".
"Nous ne laisserons rien passer", a ajouté le ministre de l'Intérieur en estimant que les faits avaient "moins de gravité" que l'an dernier grâce à la mobilisation de 15.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire.
Un jeune homme qui a reconnu avoir lancé un appel à la "purge" sur le réseau social Snapchat a été interpellé lundi et a été remis en liberté mardi dans l'attente de sa comparution devant la justice le 28 novembre prochain.
Ces messages se réfèrent implicitement au film "American nightmare", dans lequel les Américains sont autorisés à donner libre cours à leur violence dans l'impunité pendant une nuit.
Ils donnaient rendez-vous aux bandes violentes mercredi soir pour en découdre, brûler ou voler des voitures et s'en prendre aux forces de l'ordre.
A Lyon et son agglomération, des violences urbaines et échauffourées entre bandes de jeunes et forces de l'ordre ont émaillé la nuit.
La police a procédé à douze interpellations, pour la plupart sur des mineurs âgés de 15 ou 16 ans, a indiqué à Reuters un responsable de la préfecture de police du Rhône.
"Les hostilités ont débuté vers 16 heures après l'interpellation d'un jeune qui avait lancé un appel au ralliement place Bellecour sur les réseaux sociaux", explique la préfecture.
BOUTEILLES D'ACIDE
Quelques 200 jeunes, aux visages cachés par des capuches, se sont ensuite regroupés place Bellecour à Lyon vers 20 h, jouant au chat et à la souris avec les forces de l'ordre ciblées par des tirs de mortiers. Sillonnant la Presqu'Ile, quartier de hyper-centre de Lyon, ces bandes ont attaqué commerces, mobiliers urbains et passants, lançant des projectiles sur les vitrines et la police et incendiant les poubelles.
Les CRS ont tenté de les maîtriser avec des lacrymogènes.
Des incendies de véhicules ont également été répertoriés dans les communes périphériques, à Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Givors, Meyzieu, et Villefranche-sur-Saône. Les pompiers ont dû intervenir à une cinquantaine de reprises.
Les bus ont été déroutés du centre-ville de Lyon.
Mercredi, la préfecture du Rhône, redoutant les débordements, avait pris un arrêté interdisant la consommation d'alcool en réunion sur la voie publique, la vente et l'usage de feux d'artifices ainsi que la vente de carburant à emporter.
Plus au Nord, en Seine-Saint-Denis, des incidents similaires se sont déroulés et, selon Rocco Contento, responsable syndical de SGP Police, 68 interpellations ont été effectuées dans le département par les forces de l'ordre.
Un magasin d'articles de sport a été pillé et, selon Denis Jacob, secrétaire général du syndical Alternative police, des policiers qui poursuivaient des jeunes après l'attaque d'une épicerie ont été la cible d'une bouteille d'acide jetée sur eux mais les agents n'ont été que légèrement intoxiqués.