Violence scolaire, couteaux et trafics : « On vise l’objet, pas la cause »

Benjamin CAMBOULIVES, porte-parole d’Alternative Police CFDT, s’exprimait sur France Info à propos d’un rapport parlementaire sur la prolifération des couteaux en milieu scolaire. Si certaines propositions du rapport sont jugées utiles – comme la vidéosurveillance dans les établissements – le syndicat alerte sur des angles morts inquiétants, comme l’absence de réponse sur la psychiatrie ou le trafic de stupéfiants.

Rapport parlementaire : une réaction politique à chaud
Rapport signé par un député Horizon, publié après un drame survenu dans un lycée à Nantes.
Propositions phares : interdiction de certains couteaux, vidéosurveillance généralisée, interdiction des téléphones au collège.
Le texte vise l’objet (le couteau) plutôt que les causes structurelles de la violence.

Une jeunesse armée : symptôme d’un système en crise
Oui, les couteaux circulent davantage dans les collèges et lycées.
Mais la cause profonde est à chercher dans la banalisation de la violence et l’enracinement dans les trafics.
Rivalités territoriales souvent liées au narcotrafic, mais aussi à des motifs futiles.

Narcotrafic : la matrice de la violence
Le trafic de drogue est rarement isolé : il s’accompagne de rixes, de prostitution, de trafic d’armes.
Le rapport n’aborde pas les réseaux criminels ni les liens directs avec les violences scolaires.

Sécurité dans les établissements : des outils, pas des symboles
Alternative Police CFDT juge positif l’ajout de caméras et le renforcement des vigiles, mais refuse toute présence policière permanente dans les écoles.
Ce rôle appartient à l’Éducation nationale, pas aux forces de l’ordre.

Portables : facteur aggravant ou faux débat ?
Leur rôle dans la propagation des violences (vidéos, rendez-vous de rixe, provocations) est reconnu.
Mais interdire uniquement au collège ne semble pas cohérent – quid des lycées ?

Lutte contre le tabac : mission impossible pour la police
Nouvelle mesure annoncée : interdiction de fumer dans l’espace public dès le 1er juillet.
Les effectifs ne permettent pas d’assurer une telle mission.
Il faut cibler le stupéfiant, bien plus problématique et structurant dans la délinquance.

Prévention et répression : deux piliers inséparables
Alternative Police CFDT appelle à renforcer l’éducation et la réponse pénale, seuls leviers durables contre la montée des violences.