Les policiers font part de leur incompréhension après que la cour d'assises des mineurs a condamné à des peines plus légères qu'en première instance cinq des jeunes accusés d'avoir brûlé des policiers en 2016, et prononcé huit acquittements.
«Incompréhensible», «choquant», «inquiétant» : le verdict dans le procès en appel de la violente agression de policiers à Viry-Châtillon (Essonne) en 2016 a suscité dimanche l'indignation de plusieurs syndicats policiers. Dans la nuit de samedi à dimanche, la cour d'assises des mineurs de Paris a condamné cinq jeunes à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion et acquitté les huit autres accusés, un verdict moins sévère qu'en première instance. Les accusés encouraient la réclusion criminelle à perpétuité.
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Pour le syndicat Alternative Police CFDT, «ce verdict en demi-teinte n'effacera jamais la douleur de ses collègues». L'organisation «dénonce le comportement de ces voyous et criminels ainsi que celui de leurs familles» au moment du prononcé du jugement, en référence à la bagarre qui s'est déclenchée. «Chassez le naturel, il revient au galop qui témoigne de la violence et de la haine contre tout ce qui représente les valeurs de notre démocratie».
Lors du premier procès, huit accusés avaient été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de prison. Cinq autres avaient été acquittés. Les 13 jeunes, âgés de 16 à 21 ans au moment des faits, étaient accusés d'avoir fait partie de la vingtaine de personnes encagoulées qui, le 8 octobre 2016, avaient attaqué aux cocktails Molotov deux voitures de police stationnées à proximité du quartier sensible de la Grande Borne. Deux policiers, un homme et une femme, avaient été gravement brûlés. L'un d'eux, adjoint de sécurité, avait été plongé plusieurs semaines dans le coma et porte, plus de quatre ans après les faits, encore les marques de l'agression sur son visage.