Les trois syndicats majoritaires ont salué des « avancées » dans le sens d’un maintien du régime spécial de retraites pour tous les policiers après une réunion place Beauvau, jeudi 12 décembre. Alliance, Unsa et Unité SGP-FO suspendent le mouvement de contestation en attendant une confirmation officielle.
Plus tôt dans la journée, les trois syndicats majoritaires étaient reçus place Beauvau par le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, le secrétaire d’État Laurent Nuñez et le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye. Au centre des conversations, la crainte pour les forces de l’ordre de voir créé un régime à deux vitesses : dérogatoire pour les policiers exposés au danger, à points pour les autres.
Les syndicats ont obtenu, entre autres, que la seule qualité de policier soit considérée comme facteur dangereux, ce qui par conséquent ouvrira « droit à la bonification ». Philippe Capon, secrétaire général d’Unsa Police, assure que la mobilisation est « suspendue », en attendant la confirmation officielle par courrier, que Christophe Castaner s’est engagé à remettre ce samedi. Si le contenu de la lettre ne les satisfait pas, les forces de l’ordre reprendront le mouvement.
« Il ne faut pas croire que l’ensemble des policiers sont d’accord avec ce qui s’est passé hier soir. » François Nedelec, référent CRS et maintien de l’ordre du syndicat Alternative Police, proche de la CFDT, peste contre l’attitude des trois syndicats majoritaires. « Une réunion, un café, et ils se sont couchés, il n’y a pas d’autre mot ! »
S’il apprécie que l’on « sauve les collègues des bureaux », le référent syndical considère que la grogne des forces de l’ordre vient de beaucoup plus loin. « La mobilisation n’a pas commencé par les retraites, je ne vois pas pourquoi elle s’arrêterait avec les retraites. » Il insiste sur le mal-être de la profession, le manque d’effectifs, de moyens, les suicides. « Le malaise est plus global et on veut nous endormir avec une mesure, on nous a déjà fait le coup l’an dernier avec quelques euros pendant le pic de la crise des gilets jaunes. »
Alternative Police, quatrième syndicat policier, a appelé les forces de l’ordre à rester « mobilisées et solidaires des autres professions » et à manifester mardi 17 décembre.