Denis Jacob est réélu à l’unanimité en tant que secrétaire général d’Alternative Police CFDT, lors du premier congrès national du syndicat de gardiens de la paix, organisé à Paris lundi 5 octobre 2020. Lors de son discours de clôture du congrès, le syndicaliste fait part de sa volonté de "donner une plus grande attractivité" au métier de policier et de lutter contre "le police bashing ambiant". Denis Jacob, qui annonce qu’il s’agit là de son dernier mandat à la tête d’Alternative Police CFDT, se félicite en outre du chemin parcouru depuis la création du syndicat, en septembre 2015.
Réélu pour la dernière fois à la tête d’Alternative Police CFDT, Denis Jacob aura "à cœur de fédérer pour qu’une nouvelle équipe soit en capacité de poursuivre l’action militante [qu’il a] initiée". C’est ce qu’il indique lors du premier congrès national du syndicat à Paris, lundi 5 octobre 2020. Selon lui, l’organisation "a grandi, sa place est faite". "Sa crédibilité et ses compétences sont reconnues, y compris chez les parlementaires", ajoute-t-il.
RENFORCER LA REPRÉSENTATIVITÉ
L’un de ses objectifs est de renforcer la représentativité du syndicat lors des élections professionnelles de 2022, "en obtenant un siège au CTRPN et en décrochant au moins un second au CTM". "Nous y mettrons les moyens, nos militants y sont préparés et le seront encore plus dans les mois à venir." Lors des dernières élections, en décembre 2018, Alternative Police CFDT avait obtenu 2,4 % des voix en commission administrative paritaire nationale, tandis que la CFDT avait obtenu 9,25 % des voix pour le comité technique ministériel.
"Certains nous dirons que nous ne sommes pas représentatifs dans la police nationale", déclare Denis Jacob. "Imaginez quand même que depuis 30 ans, la CFDT au sein de la police stagnait à 0,4 %. En deux ans, c’est une progression de 600 %, de dix délégués nous sommes passés à 400 et de moins de 100 adhérents à plusieurs milliers", se félicite-t-il. Et d’ajouter que le résultat du syndicat "a permis de conforter la représentativité de la CFDT au sein du ministère de l'Intérieur".
Il déplore toutefois qu’Alternative Police CFDT ne soit "toujours pas associé à certaines réunions officielles sur les thématiques ayant trait à l’avenir [de l’institution policière]". Et ce "alors que la grande majorité de ces dernières est traitée, à un moment ou à un autre, au niveau du CTM".
REVALORISER LE MÉTIER
Denis Jacob indique qu’il souhaite "solliciter l’ensemble des autorités sur deux axes importants de politique syndicale" lors du mandat à venir. Il s’agit tout d’abord de "revaloriser le métier de policier" en améliorant les conditions de vie au travail et en renforçant la lutte contre les risques psychosociaux, en promouvant le métier ou en renforçant encore davantage la simplification de la procédure pénale. "L’amélioration des conditions de travail est d’une nécessité absolue", explique-t-il.
Par ailleurs, il plaide pour "réaffirmer le respect dû aux policiers", et proposera des actions pour "revoir la politique pénale contre les agressions des policiers", redéfinir les missions des agents, développer les actions pour une meilleure reconnaissance du métier ou encore en accentuant le développement de la politique RH. Il s’agira en outre de "donner les outils adaptés aux policiers pour un travail plus efficace".
UNE VISION DU SYNDICALISME
"Je souhaite un climat syndical et un dialogue social encore plus apaisé et solidaire", déclare par ailleurs Denis Jacob. Selon lui, "Alternative police est prêt à travailler avec les syndicats réformistes et constructifs et non avec ceux dont l’action s’inscrit dans le populisme". "Je crois au syndicalisme comme un outil incontournable pour l’avenir de notre institution. Il ne faut pas avoir peur de se remettre en cause, remettre en cause le système, quitte à déplaire."
Il accable la vision portée par un certain syndicalisme, "un système décrié par de nombreux policiers, un système de clientélisme où la syndicalisation portait uniquement sur la promesse d’une hypothétique mutation ou avancement". "Il est injuste et moralement contestable. Il a vécu, il a eu son utilité à une époque où il avait l’avantage de préserver l’équilibre républicain interne." Et de se féliciter des évolutions induites en la matière par la loi de transformation de la fonction publique. Le texte "est une bonne chose avec des lignes directrices de gestion transparentes, élaborées et discutées en concertation, dans le respect du dialogue social".