Les syndicats de police font part de leur colère, mardi 9 juin 2020, après les annonces du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, visant à lutter contre les violences illégitimes et les discriminations au sein des forces de l’ordre. Ils dénoncent l’interdiction de la "technique d’étranglement", seul moyen selon eux d’immobiliser une personne "forte et puissante" qui refuse de se faire interpeller. En matière de racisme, ils estiment que l’on passe de la condamnation du comportement avéré à la "présomption de culpabilité". Du côté des APNM de gendarmes, le sentiment est également mitigé.
[…] En cause, l’annonce que la technique d’interpellation par étranglement ne sera plus enseignée dans les écoles de police ni utilisée sur le terrain, et la demande du ministre que la "suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d’acte ou de propos raciste".
[…] Lors d’un déplacement dans l’Essonne, mardi 9 juin, le Premier ministre Édouard Philippe a reconnu que la mission des policiers et des gendarmes "est redoutablement difficile. Des propos qui ne calment pas le mécontentement.
[…]"S’il est incontestable de lutter contre les racismes et les dérapages policiers menant à des violences", selon Alternative police-CFDT, le syndicat "n’accepte pas l’amalgame et la généralisation qui est faite du problème sur la base de comportements individuels très marginaux". Dans un communiqué, l’organisation évoque le "dégoût le plus profond des policiers qui, dès les annonces ministérielles, ont fait part de leur plus grande colère". Pour Alternative, les déclarations du ministre de l'Intérieur sont "la goutte d’eau qui fait déborder le vase". "La révolte policière est sur le point d’éclater."