09 août 2019
Emission "du grain à moudre" sur France Culture du jeudi 8 août 2019
« La disparition de quelqu’un à l’occasion d’une intervention policière constitue un devoir de réaction. Toutefois, ça ne veut pas dire que l’on doit faire toute la lumière. Cela veut dire qu’on doit faire ce qu’on peut, avec les moyens dont on dispose, dans le cadre d’une enquête administrative ».
Ainsi réagissait la directrice de l’IGPN dans un long entretien à Libération dimanche dernier. Brigitte Jullien répondait aux critiques formulées à l’encontre de l’Inspection générale de la police nationale, et de son tout récent rapport qui dédouane les policiers de la chute dans la Loire de Steve Caniço, la nuit de la fête de la musique, à Nantes.
La police des polices aurait donc un périmètre d’action très étroit, exemple : « Il n’est pas possible d’accéder aux PV de plainte. On ne peut pas non plus convoquer des tiers, ils doivent se présenter spontanément ». Le chef de l’unité de coordination des enquêtes, David Chantreux, d’ajouter : « On ne dit pas qu’il n’y a aucune possibilité qu’il y ait un lien entre la chute de Steve et l’intervention de la police. On dit simplement qu’on n’en a pas établi avec nos moyens ».
Dans ce cas, on est en droit de se le demander : à quoi sert l’IGPN ? Particulièrement sollicitée depuis le début du mouvement des gilets jaunes, ses rapports se suivent et se ressemblent : les enquêtes sont toutes ou presque classées sans suite, ainsi par exemple celle qui concernait l’interpellation des 150 élèves de Mantes-la-Jolie en décembre en marge d’un blocage lycéen.
L’IGPN est-elle sous tutelle du politique, comme le disent ses détracteurs ? Comment mène-t-elle ses enquêtes, fait-elle trembler les commissariats ?