Les policiers sont en colère. Les propos de Yann Moix tenus dans l'émission "Les Terriens du samedi", ce 22 septembre ne passent pas. Sur le plateau, étaient invités Frédéric Ploquin, venu présenter son livre "La peur a changé de camp" (éditions Albin Michel) et deux policiers venus témoigner.
Face à eux, le polémiste a notamment déclaré que les policiers "chient dans leur froc", les accusant de "se victimiser à longueur d'émission de télévision", alors que leurs "cibles préférées sont les pauvres et les milieux défavorisés". Et d'ajouter : "Je suis moi-même spectateur du harcèlement que vous pratiquez sur des gens inoffensifs (...) parce que, effectivement, la peur au ventre, vous n'avez pas les couilles d'aller dans des endroits dangereux."
"Fiel de haine anti-flic"
De quoi outrer les syndicats de police et le ministère de l'Intérieur. Gérard Collomb a dénoncé dimanche des "propos intolérables"
Dès samedi soir, Alternative CFDT a annoncé la saisine du CSA et s'est fendu d'un communiqué pour dénoncer des paroles "à vomir". Yann Moix "profite de sa célébrité médiatique pour déverser tout son fiel de haine anti-flic", écrit-t-il, invitant l'ancien chroniqueur à "faire un reportage avec les policiers dans les quartiers difficiles et s'en prendre 'plein la gueule' et on verra bien s'il a 'les couilles' de rester sur place".
Alors que les forces de l'ordre sont accusées de ne plus se rendre dans certains quartiers, le syndicat répond : "Oui les policiers ne peuvent plus intervenir en toute sécurité dans certains quartiers qui se trouvent sous le joug de voyous et de caïd, trafiquants de drogues notamment ! Oui les policiers sont les cibles quotidiennes de délinquants et de criminels tout comme les gendarmes, les policiers municipaux mais aussi les pompiers."
"Si monsieur Moix s’exprime justement ainsi, en toute liberté c’est bien parce que la police nationale lui assure la possibilité de vivre en démocratie !", souligne encore le syndicat, qui appelle le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb "à condamner avec fermeté ces propos ignominieux et à engager des poursuites".