Denis, voici venu le temps du premier congrès ordinaire d’Alternative Police CFDT. Quel bilan tires-tu du mandat qui vient de s’achever ?
Ce premier congrès national a permis de faire un bilan tant sur les actions conduites que sur le développement même du syndicat. Après quatre ans d’existence en tant que syndicat national de la CFDT, nous pouvons nous satisfaire d’une implantation sur l’ensemble du territoire national et en Outremer, même si certains secteurs méritent encore d’être développés encore plus. Les actions que nous avons conduites ont imprimé notre marque de fabrique au sein du ministère de l’Intérieur, notamment par la mise en oeuvre d’une action de groupe contre ce ministère, première action lancée contre une administration publique en France.
Quels sont les moments forts de ce mandat écoulé ? Quels sont ceux qui t’ont particulièrement marqué ?
Les moments forts sont malheureusement ceux où nous avons perdu des militants comme notre représentant zonal Hauts-de-France Mickaël Beudaert ou encore Hervé d’Eyssautier, notre représentant départemental de Lyon. Le mandat a également été marqué par les trop nombreux suicides des policiers et des agressions en continuelle augmentation contre les représentants de l’ordre, plaçant le métier de policier comme l’un des plus difficiles et dangereux de notre pays. La seule note positive qui m’a marqué est le résultat aux élections professionnelles en 2018, qui a permis à la CFDT de progresser fortement chez les gradés et gardiens de la paix. Un score historiquement haut avec 2 036 voix alors qu’en 2014 elle n’enregistrait que 314 voix. Cela a permis de maintenir notre siège en CTM et d’ouvrir la voie au dialogue social avec une grande partie des autorités du ministère, même si la porte de Beauvau nous reste encore fermée.
Quelle sera la feuille de route pour le syndicat lors du mandat qui vient de s’ouvrir en termes de revendications ?
La feuille de route pour le mandat qui s’ouvre porte sur trois objectifs :
1. développer une nouvelle plateforme revendicative qui devra déboucher sur une réforme globale de la police nationale, un véritable Ségur de la sécurité qui portera sur deux points : revaloriser le métier de policier et rétablir le
respect dû au fonctionnaire de police (en interne comme en externe) ;
2. gagner un siège au CT de la police nationale, ouvrant ainsi la dernière porte d’accès à un dialogue social total et reconnu par le ministre de l’Intérieur lui-même ;
3. fédérer encore plus en interne afin de préparer une nouvelle équipe pour prendre la direction du syndicat au mandat de 2023-2024. En effet, ce sera mon dernier mandat ainsi que celui d’un grand nombre des membres du
bureau national et nous devrons préparer une équipe capable d’assurer la continuité dans la sérénité et la stabilité.