« Pas efficaces », « déconnectées »... Les policiers sceptiques face aux propositions contre les armes blanches chez les mineurs
Les mesures présentées par la vice-présidente de l'Assemblée nationale, Naïma Moutchou, face au fléau des armes blanches chez les mineurs divisent au sein des syndicats de police.
Propositions jugées « déconnectées » d'un côté, « rapport qui a le mérite d'exister » de l'autre. Le rapport sur les mineurs et les armes blanches, porté par la vice-présidente de l'Assemblée nationale, Naïma Moutchou, reçoit un accueil mitigé auprès des syndicats de police.
« Il y a une volonté purement politique de répondre à la problématique de la violence des jeunes avec quelque chose qui n'est pas efficace », tranche Benjamin Camboulives, porte-parole du syndicat Alternative police, auprès de BFMTV.com. « Ce sont soit des faux sujets qui sont traités, soit les mesures sont pas suffisamment importantes. »
« Déconnectées du réel »
Vidéosurveillance devant les écoles, interdiction des « couteaux zombies »... Ce jeudi 29 mai, la vice-présidente de l'Assemblée nationale a détaillé sur BFMTV-RMC son rapport sur les mineurs et les armes blanches. Un rapport qui résulte d'une mission portée par Naïma Moutchou et l'ancien préfet de Savoie François Ravier à la demande du Premier ministre après l'attaque mortelle au couteau dans le lycée Notre-Dame de Toutes-Aides de Nantes le 24 avril.
« On ne va pas contrôler tous les mineurs pour vérifier s'ils ont un couteau », martèle de son côté Benjamin Camboulives, évoquant « des propositions déconnectées du réel » dans ce rapport. Lequel « pointe directement, physiquement, le couteau comme s'il était le problème », selon le syndicat.
« On veut interdire l'objet or le problème, c'est la violence. Il ne faut pas s'intéresser au couteau, mais à celui qui le tient et se demander aussi pourquoi il le tient », argumente de son côté Benjamin Camboulives.
« Se tromper de combat »
« Ce n'est pas parce que vous empêchez l'accès à un type de couteau qu'il n'y aura plus d'accès aux armes chez les mineurs délinquants. C'est se tromper de combat », affirme de son côté Benjamin Camboulives. « Quand bien même vous interdisez les "couteaux zombies", dans n'importe quel tiroir de cuisine, il y a des couteaux qui sont immenses. Vous n'allez pas pouvoir les interdire », ajoute-t-il.
Réponse pénale plus ferme
Benjamin Camboulives juge de son côté « pertinente » la volonté de sécuriser les établissements scolaires. « C'est pertinent de demander à l'Éducation nationale de prendre en charge la sécurité intérieure. » Selon lui, à la vidéo devrait s'ajouter un vigile. « La vidéo, c'est bien, mais on constate que sans personnel physique prêt à intervenir, ça ne sert à rien. »