Le syndicat CFDT Alternative Police s'inquiète des conditions de reprise depuis le 11 mai pour l'ensemble des fonctionnaires du Grand Est, et notamment en Meurthe-et-Moselle, toujours en zone rouge. Entre la promiscuité des bureaux et le manque de matériel, il estime que les risques sont élevés.
Le syndicat CFDT Alternative Police dénonce une reprise de l'activité "irresponsable" et "brutale" dans le Grand Est, et notamment en Meurthe-et-Moselle. Depuis le 11 mai, l'ensemble des effectifs sont revenus sur leur lieu de travail, alors qu'il n'y a pas assez de matériel de protection pour tous les agents, selon le secrétaire régional Cyril Baudesson.
La distanciation sociale impossible à appliquer
"Avant le déconfinement, on travaillait en mode dégradé, environ à 50% des effectifs, détaille Cyril Baudesson. Brutalement le 11 mai, on a repris les services. Aujourd’hui, l’ensemble des fonctionnaires travaillent en même temps, dans les mêmes locaux, sans respecter les 4 mètres carré par personne conformément aux préconisations du ministère de la santé."
« Mes collègues sont assez inquiets ; tous les soirs ils rentrent chez eux avec la boule au ventre et la crainte de contaminer leur famille. » Cyril Baudesson
Il n'y a pas que la reprise dans les commissariats qui est brutale, selon le syndicaliste. Le déconfinement dans le Grand Est, zone rouge, aurait dû se faire de manière plus progressive. "Mes collègues seront en danger si on est au contact d'une population qui ne se protège pas, qui ne respecte pas la distanciation sociale. Indirectement ces personnes vont en contaminer d'autres, notamment les policiers. Et les exposer de cette manière, c'est complètement irresponsable."
D'après le syndicat, il y a 95 suspicions de coronavirus dans les rangs des policiers meurthe-et-mosellans depuis le début de l'épidémie. Un agent nancéien contaminé a été hospitalisé et placé dans le coma artificiel pendant trois semaines, avant d'intégrer un centre de rééducation.