Vingt-huit fonctionnaires de plus sont attendus d’ici à la fin d’année, a promis le ministre de l’Intérieur, hier, en visite au commissariat central. La réponse a des demandes répétées depuis 2019.
Sept dès le mois de mai puis une vingtaine d’autres d’ici à la fin de l’année. Le commissariat de police de Tours devrait pouvoir compter sur un renfort de 28 policiers en 2021, est venu annoncer hier le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Un chiffre à la hauteur des attentes et la promesse d’un retour à davantage de sérénité, rue Marceau, alors que les syndicats policiers réclament depuis 2019 des moyens supplémentaires.
Face au malaise, le ministre a souhaité « exprimer son soutien, matériellement et en effectifs ». Les vœux, remontés vers Paris par les élus du territoire et la préfète, sont, sur le papier, exaucés par le pensionnaire de Beauvau, qui parlait hier de trente-trois fonctionnaires dirigés vers l’Indre-et-Loire.
Trente-trois mais vingt-huit postes « nets », en référence aux cinq départs à la retraite non-remplacés.
Un « effort sans précédent pour renforcer la sécurité de nos concitoyens à Tours », a insisté Gérald Darmanin. Si des besoins se font sentir dans l’ensemble des services, la priorité sera dirigée vers la police secours, patrouilles du quotidien en souffrance sur le terrain.
Le trafic de drogue en tête des préoccupations.
Les premières recrues sont espérées dans deux mois, issues de la prochaine promotion de l’école de police. Les vingt-quatre autres pourraient arriver avec les mutations de septembre. « Si le compte n’y est pas à l’issue de ces mouvements, on nous a assuré une rallonge avec la promotion de novembre de l’école des gardiens de la paix », relate un policier.
D’après nos informations, le sujet du quartier du Sanitas et du trafic de drogues dures qui se renforce à La Rotonde a, également, été discuté lors de l’échange entre le ministre, les élus et les agents.
« Il y a des cambriolages, des agressions, des accidents de la route, du décrochage scolaire qui en découlent… Les gens veulent vivre normalement, les quelques-uns qui emmerdent le monde et qui trafiquent ne gagneront pas », a martelé Gérald Darmanin.
Après Châteauroux (Indre), hier en début d’après-midi, avant Bordeaux (Gironde) en fin de semaine, le ministre de l’Intérieur semble avoir réussi son opération, poursuivant en Touraine son tour de France des commissariats pour « remonter les effectifs partout où ils ont baissé ».
Un calendrier choisi, à un peu plus d’un an de la prochaine présidentielle. Un « geste énorme de la part de l’État », recadre le député LREM Philippe Chalumeau.
Les syndicats satisfaits mais vigilants
« On savait que le ministre annoncerait un matelas confortable : en dessous de quinze policiers de plus, cela n’aurait pas été raisonnable, vingt-huit, nous en sommes très contents, réagit Julien Berthault, brigadier-chef et délégué départemental d’Alternative Police CFDT. Nous allons pouvoir à nouveau envisager de travailler correctement. »
Le syndicat demandait depuis plusieurs mois une trentaine de renforts à Tours. « C’est surtout, y voit-il, une bonne nouvelle pour les patrouilles de police secours, à l’agonie tant en termes d’effectifs que de cadences. »