Par Judith Blanes et Raphaël Marchal, Dépêche 623780- Reproduit avec l’aimable autorisation de www.aef.info
Plusieurs syndicats de police s’interrogent sur les dispositions qui vont s’appliquer aux agents du ministère de l'Intérieur dans le cadre de l’épidémie de coronavirus, notamment après les annonces du président de la République concernant la fermeture des établissements scolaires, dans la soirée du jeudi 12 mars 2020. Des interrogations subsistent en outre concernant l’application du jour de carence pour les agents infectés. Par ailleurs, la gendarmerie nationale précise à AEF info les dispositions qui s’appliqueront aux gendarmes.
Inquiétudes autour du jour de carence
Plus généralement, plusieurs organisations syndicales du ministère de l'Intérieur font part de leur inquiétude quant à l’application du jour de carence en cas d’arrêt maladie dû au Covid-19. Dans une "fiche technique" sur le coronavirus, la DPGN indique ainsi que si un agent est malade, "il est placé en congé de maladie". "Que l’agent soit fonctionnaire ou contractuel, le jour de carence s’applique", indique la direction.
Des "autorisations spéciales"
Dans le cas où une mesure de confinement s’impose à un fonctionnaire "ou à un enfant de moins de 16 ans dont il est responsable", l’agent peut être placé en autorisation spéciale d’absence, note par ailleurs la DPGN. Dans ce cadre, "aucune journée de carence ne sera retenue", et l’intégralité de la rémunération, des droits à avancement et des droits à pension est maintenue. En revanche, ces autorisations constituent "une dérogation à l’obligation de service et de temps de travail" et, de ce fait, "elles ne génèrent pas de jours de réduction du temps de travail".
"Une police exemplaire"
Alternative police-CFDT salue pour sa part "l’engagement et le professionnalisme de l’ensemble des forces de police" dans le contexte de l’épidémie, dans un tract publié mardi 10 mars 2020. L’organisation demande également des "instructions claires pour le traitement des situations à risque, le matériel adapté et en nombre adéquat, et des mesures fortes pour exprimer à ses forces de l’ordre une considération et un respect à la hauteur de leur engagement". Le même jour, s’était tenu un CHSCT extraordinaire, la place Beauvau s’étant engagée à mettre à disposition des forces de l’ordre un million de masques de protection.
Le syndicat de gardiens de la paix dénonce en outre "le manque de préparation à l’accueil du public dans les commissariats", et déplore que sur de "trop nombreux sujets", les fonctionnaires de police fassent "l’objet de toute la dureté de l’administration". "Nos collègues feront preuve du plus grand sérieux et du plus grand professionnalisme pour assurer leur mission principale : œuvrer pour la sécurité de nos concitoyens. Et ils le feront malgré les risques accrus pour leur santé, liés au contexte de l’épidémie."