Les syndicats de gardiens de la paix menacent, depuis mercredi 18 mars 2020, de faire valoir leur droit de retrait et de ne plus assurer le contrôle des attestations de déplacement dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. Les organisations déplorent le manque de moyens de protection, notamment des masques, mais aussi la désorganisation des services, et des consignes "contradictoires". Selon un décompte tenu par Alternative police-CFDT, plus de 5 000 policiers seraient confinés.
Alors que 100 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour freiner la propagation du coronavirus et pour contrôler les attestations de déplacement de la population, les syndicats de gardiens de la paix menacent de ne plus remplir cette mission, déplorant le manque des moyens de protection
Une "incroyable imprudence"
Alternative police-CFDT plaide pour sa part pour une "mise en attente opérationnelle", dans un communiqué daté du jeudi 19 mars 2020. Selon l’organisation, le ministère de l'Intérieur fait preuve d’une "incroyable imprudence et d’un manque de considération pour les policiers" en refusant la dotation du matériel de protection. Elle appelle les agents à solliciter des équipements en nombre suffisant, et, à défaut, à "stopper toute patrouille véhiculée" et "mission imposant un contact de proximité avec des usagers".
Le syndicat invite les policiers à "attendre la dotation du matériel requis" et à se "tenir à disposition durant toute la vacation jusqu’à obtention (ou pas) dudit matériel". Plus généralement, l’organisation appelle les policiers à "faire preuve de la plus grande prudence mais également à la responsabilité et à l’exemplarité sur les mesures et les consignes à respecter pour éviter la propagation du virus".
Alternative police-CFDT fait par ailleurs état, dans un communiqué transmis à AEF info jeudi 19 mars 2020, de l’état de propagation du Covid-19 au sein de la police nationale. Selon le syndicat, près de 5 300 agents seraient confinés et plus de 4 000 sont indisponibles pour cause de télétravail ou de garde d’enfants. En outre, 70 personnels ont été testés positifs au virus. "À ce rythme, la police nationale ne sera plus en capacité d’assurer la sécurité de nos concitoyens."