Le Ministre de l'Intérieur est à Bordeaux durant deux jours. Il annonce l'arrivée de 140 policiers, dont 70 dès septembre. C'était une demande du maire et de la sénatrice Nathalie Delattre depuis l'été dernier.
Satisfaction pour le syndicat policier Alternative Police CFDT.
Ils ont été entendus. Un concert de voix depuis plusieurs mois pour demander de nouveaux policiers sur le secteur bordelais. Dès l'été, la sénatrice UDI Nathalie Delattre, par ailleurs élue d'opposition au conseil municipal, puis Pierre Hurmic, le maire écologiste, avaient réclamé des effectifs supplémentaires, pour faire face à la montée des actes de délinquance, vols notamment dans le centre ville de Bordeaux entre autres, ces dernières années.
Le ministre de l'Intérieur a donc officialisé sa décision chez nos confrères de Sud-Ouest, décrivant un effort "considérable".
« 140 personnels de la police nationale, dont 70 dès la rentrée de septembre et 70 autres avant avril 2022. Soit en anticipant les départs à venir (retraites, mutations), une augmentation des effectifs net de près de 120 d’ici la fin du quinquennat, »
Gérald Darmanin - Interview à Sud-Ouest –
"Remettre du policier sur la voie publique"
Les syndicats de police n'étaient pas en reste. Ils faisaient régulièrement état de leurs besoins à leur hiérarchie. Bruno Vincendon, secrétaire zonal Alternative Police CFDT Nouvelle-Aquitaine, se dit « satisfait de cette annonce ».
« Oui c'est un chiffre qui est important. C'est un effort qui est fait. Suffisant ? Je ne peux pas vous le dire. On verra avec l'évolution de la délinquance et de la population à Bordeaux. Mais c'est un chiffre important qui va permettre de remettre du policier sur la voie publique. »
Bruno Vincendon - syndicat de police Alternative Police CFDT
Le syndicaliste pointe les besoins dans différents services « qui sont en souffrance comme police secours ou les services d'investigation ».
Le ministre de l'Intérieur a décrit cet effort pour lutter contre le trafic de drogue. C'est toute l'agglomération bordelaise qui est concernée puisqu’en zone police.
Le maire de Cenon, invité de France Bleu ce jeudi matin, a rappelé que pour lui et sa commune de la rive droite, c'est un juste retour des policiers sur le territoire. Jean-François Egron a vu « les effectifs fondre au commissariat de Cenon, une trentaine de postes ont disparu, sans parler de la police de proximité qui connaissait très bien nos quartiers, ils connaissaient les familles. »
Des CRS étaient déjà venus en renfort durant l'automne, mais c'était une mission temporaire.
Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, souligne que « la délinquance est en augmentation depuis 2015 à Bordeaux ce qui justifie que l'on ait droit à des effectifs policiers supplémentaires ». Ce qu'il n'avait pas manqué de réclamer au 1er ministre Jean Castex lors de sa venue il y a quelques semaines.
Il souhaite voir ces agents déployés dans les quartiers les plus sensibles : St-Michel, la gare, Bordeaux-Nord et la Bastide sur la rive droite.
Visite du commissariat des Aubiers
Le ministre de l'Intérieur s'est rendu au commissariat du quartier des Aubiers vers 15 heures en compagnie de la députée LREM Catherine Fabre et du maire de Bordeaux Pierre Hurmic.
Il a confirmé l'arrivée prochaine de ces renforts en précisant qu' « avec une vingtaine de départs à la retraite et en mobilité, ce seront 120 policiers en plus qui seront dans la circonscription de Bordeaux » d'ici une année.
« 70 arriveront dès le mois de septembre et 70 avant le mois d'avril l'année prochaine »
Il s'est également rendu sur le site qui héberge la plateforme moncommissariat.fr à Mérignac. Le dispositif permet de déposer plainte en ligne ou d'effectuer des signalements.
Invité du Journal régional de France 3 Aquitaine ce jeudi 25 mars, il a également précisé que la demi-compagnie de CRS envoyée en renfort provisoire sera maintenue. Et a martelé qu'il était essentiel d'implanter de nouvelles caméras de vidéosurveillance dans la cité.
« J'ai dit au maire qu'il fallait davantage de caméras de protection (...) afin d'aider les policiers » à trouver des preuves et à procéder à des interpellations « vu que l'Etat fait un effort sans précédent pour sa ville ». Il a précisé que l'élu allait étudier la question.