08 avr 2019
Semaine noire pour les forces de l’ordre. Les policiers ont appris ce week-end la mort de deux de leurs collègues: l’une à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines et un autre à Alès dans le Gard.
Au total, vingt-cinq policiers se sont suicidés depuis le début de l’année, soit un tous les quatre jours, s’alarmait dimanche le syndicat Alternative Police-CFDT, qui appelle à «des actes concrets» pour endiguer ce «fléau». Même inquiétude de la part du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure qui s’est dit «triste», «car la fatigue accumulée va continuer d’agir sur ceux d’entre nous les plus fragilisés par un métier éprouvant en termes de disponibilité»
«Bien que les raisons du passage à l’acte restent multifactorielles, entre problèmes privés et situations professionnelles compliquées, il y a incontestablement une véritable souffrance des policiers confrontés quotidiennement à la misère sociale, à la pression hiérarchique et aux missions successives sans possibilité de repos régulier», estime Alternative Police-CFDT dans son communiqué.
Dans un rapport publié en juin dernier sur l’état des forces de sécurité intérieure, des sénateurs allaient dans le même sens: «Les difficultés propres aux forces de sécurité intérieure, comme la proximité avec la mort, les rythmes de travail décalés, ou encore le poids de la hiérarchie constituent indéniablement des facteurs aggravants qui contribuent à expliquer cette prévalence du suicide en leur sein. C’est pourquoi les agents ressentent de manière très négative les déclarations tendant à renvoyer un passage à l’acte à des causes purement personnelles».